Les Chi’ites et le Coran




On entend souvent parler des considérations des chi'ites sur le Coran ; ces derniers auraient pour croyance que le Coran qui entre nos mains n'est pas authentique mais qu'il fut falsifié par les sahaba. Pour être plus précis, ces considérations ne sont pas partagées et soutenues que par un faible parti de chi'ites extrémistes. L'immense majorité des chi'ites ne prête guère de crédit à cette thèse périlleuse, et est convaincue de l'authenticité du Coran, conformément au décret: "Nous avons fait descendre le rappel et Nous en sommes les gardiens." Coran 15.9

 

Pour dire la vérité, les accusations contre l'authenticité textuelle du Coran ont été rapportés sur l'autorité de quelques savants chi'ites, et même mentionnées dans certaines de leurs références officielles. Par exemple, sont mentionnés dans "Al-Kafi" de Al-Kellini, qui est la plus haute autorité de référence sur les traditions, les rapports suivants:


Il rapporte sur l'autorité de Ja'far Ibn Muhammad1: Le Coran fut compilé par personne d'autre que l'Imâm et le Coran que (Archange) Gabriel a révélé à Muhammad (paix sur lui) était de 17000 versets2.


Sur l'autorité de Abul-Hasan Ibn Madai: Le chef des croyants récita : "Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur concernant le Califat d'Alî. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message." (Saint Coran 5:67), J'ai dit : il a été révélé? Il dit : Oui !3


Il est aussi rapporté dans "Al-Kafi" concernant l'interprétation de "Apportez-moi un Livre antérieur à celui-ci (le Coran) ou même un vestige d'une science, si vous êtes véridiques" (Saint Coran 46:4) que…


Quand Allah le Très Haut pris l'âme de Son Prophète (sur lui la paix) et que Fatima exprima un désaccord au sujet de son héritage du Messager de Dieu (que la paix soit sur lui), elle a pris ces distances avec les gens pendant 75 jours pour rédiger son Mushaf, donc Dieu a envoyé (son Archange) Gabriel jusqu'à ce que elle ait écrit un Mushaf qui comprend la connaissance de ce qui  a eu lieue, a lieu et aura lieu jusqu'au Jour de la Résurrection.4.


Sur l'autorité de l'Imam Muhammad Al-Baqir qu'il a dit: Aucune affirmation voulant qu'il ait compilé le Coran entier tel qu'il fut révélé est un menteur. Nul ne l'a compilé et mémorisé comme il a été révélé sauf Ali Ibn Abî Talib et les Imams après lui. 5


Ces rapports ont abouti à de sévères critiques contre les chi'ites de manière générale et de leurs croyances. Certains sunnites ont émis, en vertu de ceci, des jugements (fatwa) selon lesquels ils sont mécréants 6.


Les savants chi'ites n'ont cependant pas authentifié tout ce qui est mentionné dans "Al-Kafi" de Al-Kellini, pas plus qu'ils ne l'ont élevé au degré d'authenticité du "Sahih Al-Bukhârî", considéré à l'unanimité chez les sunnites comme l'ouvrage de Traditions Prophétiques le plus authentique. Au contraire, ils disent que ledit ouvrage contient des traditions aux chaînes de transmissions faibles et interrompues. Sheikh Al-Muttaqi Al-Kellini a, durant 20 ans, élaboré son ouvrage, enregistrant sur l'autorité de divers traditionalistes, donc ces mêmes traditions dépendent de l'Isnad (c'est-à-dire, la chaîne de transmission), comme l'Imâm At-Tabari l'a fait quand il a mentionné son Isnad, disant: Ceci est mon Isnad et celui qui fournit un Isnad ne peut être blâmé si il a commis une erreur.


Dans une récente étude, le chercheur Chi'ite Hashem Al-Husseini affirme que,


Tous les savants anciens n'ont jamais adopté un point de vue totalement consensuel concernant toutes les traditions de Al-Kellini 7.

 

Les traditions contenues dans "Al-Kafi sont au nombre de 16199 dont 5027 pleinement authentiques (Sahîh), 144  fiables (Hasan), 1128 authentifiés (Muwathaq), 302 fortes (Qawi) et 9480 faibles (Da'if) 8.

 

La tradition authentifiée (Al-Muwathaq) est celle qui est transmise par une personne authentifiée par les spécialistes chi'ites en dépit de ses croyances erronées et ceci ne rend pas d'après leur appréciation, la tradition inauthentique. La Tradition forte (Al-Qawi) est celle qui a une chaîne continue de rapporteurs non-chi'ites qui ne sont ni authentifiés ni critiqués par les Imams chi'ites 9.


Les critiques chi'ites ont examiné les traditions concernant la présumée corruption du Coran contenues dans "Al-Kafi" et les ont trouvé comme étant au nombre de 300, transmises par quatre rapporteurs : Abû 'Ubaidullah As-Sayari, Yunis Ibn Zhubian, Mankhal Ibn Gamil Al-Kufi et Muhammad Ibn Hasan Ibn Jahour10. La crédibilité de ces quatre rapporteurs est nulle selon les  traditionnistes Shi'ite.


Al-Ghada'ri11 dit concernant  As-Sayari:


Il est faible, extrémiste, et excentrique12.

 

Sheikh An-Najashi13 dit à son propos:

 

Il est faible dans le hadith et corrompu en matière de croyances 14.

 

Sheikh An-Najashi dit concernant Yunis Ibn Zhubian:

 

Il est très faible, tout ce qu'il rapporte ne doit pas être pris en considération, tous ses livres ne sont rien d'autre que des vecteurs de corruption. 15.

 

Al-Ghada'ri dit de lui:

 

C'est un Kufi, extrémiste, menteur et fabricateur de hadith16.

 

Quand à Mankhal Ibn Gamil, Hashem Al-Huseini a rapporté sur l'autorité de spécialistes des transmetteurs de hadiths qu'il est un extrémiste excentrique 17. Egalement, l'éminent savant Ibn-ul-Muttahir Al-Helli18 dit de Muhammad Ibn Hasan Ibn Jahour:

 

Il est faible dans le hadith, extrémiste dans la croyance et corrompu dans la narration, ses traditions ne sont pas considérées comme fiable 19.

 

Ainsi, les accords des doctes Shiites sur le manque de fiabilité de ces rapporteurs indique leur innocence vis-à-vis de cette horrible accusation et la validité de ces rapports contenus dans "Al-Kafi n'est pas établie, comme nous l'avons démontré.


En fait, beaucoup de savants Alides, faisant autorité, ont réfuté le mensonge de la corruption du Coran:


L'éminent théologien chi'ites Abû Ja'far Muhammad Ibn 'Alî Ibn Babwai Al-Qammi connu en tant que véridique (As-Sadouq) (décédé en 381 A.H.)20 clarifie:


Notre croyance est que le Coran consiste en ce qui est entre les deux couvertures [du Coran disponible], et rien de plus. Quiconque dit que nous croyons qu'il en comporte plus est un menteur. 21.

 

As-Sayyed Al-Murtada 'Ali Ibn Al-Hussein Al-Mosawi Al-'Elwi (died 436 A.H.)22 a statué en ces termes:

 

La certitude de l'exactitude de la transmission du Coran est comme la certitude quant à la connaissance des pays, des événements importants, des faits notables, des livres et des poèmes célèbres des Arabes... Le Coran fut du vivant du Messager d'Allâh (paix sur lui), compile et arrangé jusqu'à ce que le Prophète (sur lui la paix) confie la tache à un groupe de Compagnons (Sahaba) de le mémoriser. Il a été exposé et récité devant le Prophète (que la paix soit sur lui) et quelques compagnons comme Abdullâh Ibn Mas'ud et Ubayy Ibn Ka'b ont récité le Coran entier plusieurs fois devant le Prophète (que la paix soit sur lui). Tout cela indique qu'il a été compilé et arrangé, et non pas amputé ou dispersé …….

 

Ceux qui récusent cela parmi les Imamiyyah et Al-Hashawiyyah (deux sectes Shi'ite) ne sont pas à prendre en considération car le désaccord est attribué à certains traditionnistes qui ont relaté des rapports faibles qu'ils considéraient comme vrais. Toutefois, ces rapports ne peuvent pas réfuter ce qui est déjà connu et approuvé concernant son authenticité [à cette allégation].23.

 

 

Sheikh Abû 'Ali At-Tabarasi24, l'éminent mufassir (exégète) chi'ite, auteur du célèbre livre de Tafsîr, "Majma'-ul-Bayan", states:

 

Quant à insinuer que le Coran comporte des rajouts et des suppressions, cela ne mérite même pas d'être pris en considération. Car pour ce qui concerne un rajout dans le Coran, c'est unanimement écarté. Quant aux choses qui y manqueraient, certains de nos adeptes, et d'autres parmi les "Hachwiyyah"ont dit qu'il y a dans le Coran une modification ou une omission. Or, en réalité, notre Ecole juridico-religieuse s'oppose à cela [à cette allégation]. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadhâ (que Dieu sanctifie son âme). Il a traité de ce sujet d'une façon complète et détaillée dans "Jawâb al-Masâ'il al-Tarabulsiyyât". Il a affirmé à ce propos que la certitude de l'exactitude de la transmission du Coran est comme la certitude quant à la connaissance des pays, des événements importants, des faits notables, des livres et des poèmes célèbres des Arabes... En effet, la transmission fidèle du Coran a été faite avec une motivation et avec un soin extrêmes, qui n'ont été atteints dans aucun des autres domaines que nous venons de citer, car le Coran était le Miracle de la Prophétie, la Source des sciences législatives et des statuts religieux. Les Savants Musulmans l'ont mémorisé et protégé à un tel degré qu'ils ont appris le moindre détail controversé concernant son analyse grammaticale et logique, sa lecture, ses lettres et ses Versets. Dès lors, comment serait-il possible qu'il y ait changement ou omission dans ce Coran malgré tous ces soins minutieux et tout ce souci méticuleux d'exactitude... 25.

 

Sheikh-ut-Ta'fa Abu Ja'far Muhammad Ibn Al-Hasan At-Tusi26 (décédé en 461 A.H.) dit concernant l'authenticité du texte Coranique :

 

Quant à dire que le Coran comporte des rajouts et des omissions, cela n'a pas de fondement. Car en ce qui concerne l'existence de rajouts, elle est démentie unanimement. Quant à l'existence d'omissions, il ressort de la doctrine des Musulmans, ou plutôt de notre doctrine, qu'elle est sans fondement. C'est ce qu'a soutenu al-Murtadhâ, et c'est ce qui ressort des récits (…) En effet, nos récits concordants incitent à le [le Saint Coran] lire, à s'attacher à ce qu'il contient, et à s'y référer pour trancher les différends qui surgissent dans les "Akhbâr". On attribue au Prophète ce hadith que personne ne conteste: "Je vous laisse en héritage les Thaqalayn ; tant que vous y resterez attachés, vous ne serez pas égarés. Ce sont le Livre d'Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. Ils ne se sépareront pas jusqu'à ce qu'ils reviennent à moi auprès du Bassin." Ceci montre que le Coran existe à toute époque, autrement le Prophète n'aurait pas pu nous ordonner de nous attacher à ce à quoi nous ne pourrions pas nous attacher... Et étant donné que les Ahl-ul-Bayt ou leurs Représentants [les mujtahid] sont toujours là, et que le Coran disponible est admis unanimement comme intact, nous devons donc nous occuper de son interprétation et de l'explication de ses significations, et négliger le reste." 27.

 

 
Un autre éminent érudit chi'ites, Allama Muhammad Ridha Mudhaffar, écrivait dans son ouvrage au sujet de la croyance chi'ite:

 

Nous croyons que le Coran est révélé par Allah à travers le Saint Prophète de l'islam traitant de tout ce qui est nécessaire pour la conduite de l'humanité. C'est un éternel miracle du Saint Prophète qui ne peut être produit par l'esprit humain. Il excelle dans son éloquence et la clarté, la vérité et la connaissance. Ce livre divin n'a pas été altéré par quiconque. Ce livre sacré que nous récitons aujourd'hui est le même Coran qui a été révélé au Saint Prophète. Toute personne qui prétend qu'il en est autre est un malfaiteur, un pur sophiste ou alors il s'est tristement trompé. Tous ceux qui ont cette ligne de pensée se sont égarés du Coran comme Allâh l'a dit: Le faux ne l'atteint [d'aucune part], ni par devant ni par derrière : C'est une révélation émanant d'un Sage, Digne de louange. (41 :42) 28.


Le Savant Sayyed Muhsin al-Amînî al-Hussaynî al-'Amilî écrit, dans "A'yân al-Chî'ah":


"Personne parmi les [Chi'ites] Imamites, anciens ou contemporains, n'a dit que le Coran comporte peu ou beaucoup de rajouts... Au contraire, tous sont d'accord pour récuser l'affirmation selon laquelle il y aurait eu des rajouts. Leurs vérificateurs crédibles s'accordent aussi pour dire qu'il n'y manque rien non plus."


Al-Charîf al-Muçlih al-Sayyed 'Abdul Hussein Charaf al-Dîn écrit dans son "Al-Fuçûl Muhîmah fî Ta'lif al-Ummah" :

 

Le Coran... est tel que "l'erreur ne s'y glisse de nulle part". Il est ce qu'il y a entre les deux couvertures et ce qu'on trouve entre les mains des Musulmans, sans une lettre de plus ou de moins, sans aucun changement d'un mot par un autre, ou d'une lettre par une autre. Chacune de ses lettres est admise avec une concordance absolue, comme intacte, par chaque génération, et ce jusqu'à l'époque de la Révélation et de la Prophétie. Il a été colligé à cette époque bénie, et ordonné exactement comme maintenant par Jibrîl [l'Archange Gabriel]. (...) Tout cela est de notoriété publique chez les Muhaqqiqîn parmi les uléma [Chi'ites] imamites. Il ne faut donc pas tenir compte de ce que disent les Hachwiyyah, lesquels ne savent pas...

 

Ajoutons que les chi'ites récitent le Coran selon la Qira't de Hafs sur l'autorité de 'Asim qui est la Qira't la plus répandue dans le monde islamique.

 


Conclusion 
: Les chi'ites sont en désaccord avec la Jamâ'ah sur des points doctrinaires relevant du théologique et non pas en ce qui concerne l'intégrité du Saint Coran (concernant les trois quart d'entre eux). 

 

Un autre cas, celui du statut de deux "Sourates", les Sourates dites al-Nurayn et al-Wilayah que certains chi'ites ont fabriqué de leurs mains, est également souvent mentionné. Cette question est traitée ici.



Références:


1) Abû Ja'far Muhammad Ibn Ya'qoub Ibn Ishâq Al-Kellini Ar-Razi (décédé en 329 A.H.) est un éminent théologien Shiite, traditionaliste et historien, considéré comme le plus important des compilateurs de Hadith  et célèbre pour son livre "Al-Kafi" qui est une compilation de 16199 hadiths et des centaines de commentaires y ont été écrits.


2) Al-Kellini, "Al-Kafi", Chapitre 471, Numéro 28, Volume 4, page 446.


3) Ibid, Volume 1, page 412.

 
4) Ibid, Volume 1, page 240. Egalement le chapitre 89, Numéros  1, 2, 3 et 4 dans le Volume 1, page 344.


5) Ibid., Book of "Virtues of the Qur'an".


6) Lire par exemple "Al-Khutout-ul-'Arida lel-Usoul Allati Qam 'Alaiha Din-ush-Shi'ah Al-Imamiyyah" de Muhib-ud-Din Al-Khatib. Aussi Ihsan Ilahi Zhahir, "Ash-Shi'ah wa Al-Qur'an", pages 92 and 133.


7) Hashem Ma'rouf Al-Husseini, "Drasat fe Al-Hadith wa Al-Muhadithin", pages 132-134.

 

8) ibid., page 137.


9) Muhyy-d-Din Al-Mosawi Al-Gharifi, "Qawa'ed-ul-Hadith", page 24.

 

10) Sheikh Rasoul Ja'farian, "Ukthoubat Tahrif Al-Qur'an bain As-Sunnah wa Ash-Shi'ah", page 46.

 

11) Al-Hussein Ibn 'Ubaidullah Ibn Ibrahim Al-Ghada'iri (died 441 A.H.), un duodécimain

 

12) "Qamous-ur-Rigal", Volume 1, page 403.

 

13) Ahmad Ibn Ali Ibn Ahmad Ibn Al-'Abbas An-Najashi Al-Asadi (373-450 A.H.), un Chi'ite duodécimain, historien  et connu en tant que Ibn-ul-Kufi. 

 

14) "Mu'jam Rigal-el-Hadith", Volume 3, page 290

 

15) "Rigal-un-Najashi", page 838

 

16) Al-Helli, "Khulasat-ur-Rigal", page 266

 

17) Hashem Al-Husseini, "Drasat fe Al-Hadith wa Al-Muhaddithin", page 198

 

18) Al-Hassan Ibn Yusuf Ibn Ali Ibn Al-Muttahir Al-Helli Jamal-ud-Din (648-726 A.H.), l'un des plus éminents savants chi'ites.

 

19) Al-Helli, "Khulasat-ur-Rigal", page 251

 

20) Abul-Hassan Ali Ibn Al-Hussein Ibn Musa Ibn Babwai Al-Qammi (mort en 329 A.H.), un erudite Chi'ite Duéodécimain, auteurs de nombreux ouvrages sur l'Imamanat, le Tafsîr…

 

21) Sheikh As-Sadouq, "Al-I'tiqadat", Volume 1, page 57

 

22) Abul-Qasim Ali Ibn Al-Hussein Ibn Musa Ibn Muhammad Ibn Ibrahim, connu en tant que Ash-Sharif Al-Murtada (355-436 A.H.) et qui vécut à Bagdad fut l'un des plus grands Imams Chi'ites.

 

23) At-Tabarasi, "Majma'-ul-Bayan", Volume 1, page 15

 

24) Amin-ud-Din Abu Ali Al-Fadl Ibn Al-Hassan Ibn Al-Fadl At-Tabarasi (décédé  548 A.H), spécialiste en matière de Tafsîr.

 

25) At-Tabarasi, "Majma'-ul-Bayan", Volume 1, page 15.

 

26) Abu Ja'far Muhammad Ibn Al-Hassan Ibn Ali At-Tusi (385-460 A.H.), grand théologien et exégète Chi'ite, auteur de nombreux écrits.

 

27) "Tafsir-us-Safi", Volume 1, page 55.

 

28) Muhammad Ridha Mudhaffar, The Beliefs of Shi'ite School, English version, pp 50-51



Source:http://www.geocities.com/noorullahwebsite/shiites.html


 





27/07/2008
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